L'histoire Officieuse

La nuit était tombée sur le pays de Konemira. Les maisons s’étaient éteintes en une seule fois, même dans les petits bourgs, les paysans s’étaient couchés. Plus aucune lumière ne brillait à des kilomètres à la ronde, la nuit était d’un noir profond, inquiétant, lugubre, même les chiens de gardes restaient tapis, dans leurs niches… Et bien ils eurent bien fait d’y rester, car cette nuit fut l’une des plus importante pour le pays de Konemira et sa cité-mère Azurka.
Les grands bois de Shugart étaient, à l’origine les bois les plus inquiétants du pays mais après cette maudite nuit, ils furent à jamais craint de tout les êtres vivants venant à Konemira…
La seule et unique lumière qui pouvait éclairé ces bois était celle de la Lune arrivait à percer la brume qui enveloppait la forêt de son grand manteau gris et vaporeux. Les animaux errants dans ces bois pourront vous dire, s’ils étaient encore de ce monde, ce qui s’est passé durant ce soir… Le prêtre Gomak, qui errait sans but bien précis dans ces bois, raconte ce qui s’est passé réellement :

« J’étais tranquillement installé près de la fontaine de lumière, lorsque je sentis comme une présence de quelqu’un ou de quelque chose derrière moi… J’étais terrifié à l’idée de me faire dévorer par un animal ou tout simplement me faire surprendre par une personne pendant cette nuit si morne… Alors je me suis tapit sur l’herbe, non loin de la Fontaine , je me suis dirigé vers quelques buissons bien touffus.Le silence… Un silence de plomb s’était installé, je n’osait pas faire un simple geste, même la chose que j’avais sentit ne bougeait pas, pas un craquement de branches, pas même le son du vent dans les feuilles des grands chênes… J’étais pétrifié de peur, je tremblais , de froid ? ou tout simplement de panique ? Je n’en sus jamais rien !
Mais lorsque je la vis, j’étais encore plus pétrifié qu’auparavant… Elle était, d’une grande cape noir recouverte, on ne voyait rien de son corps, ni son visage, ni ses mains, rien du tout… Mais ce fut lorsqu’elle déposa au sol son long manteau que je pus la regarder, la dévisager… Ce corps… Sa silhouette semblait si fine… on aurait dit une apparition dans les faibles rayons de l’Astre de la nuit… c’était une femme, enfin.. je ne vit que son corps, pas son visage, mais ses formes étaient celles d’une femme, j’en suis sûr.
L’être s’approcha de la fontaine, elle semblait tenir quelque dans ses bras, mais lorsqu’elle mit un pied dans le puit de Lumière, l’eau sembla se léviter, une étrange lumière s’en dégagea… Des sortes de vapeur argentées s’en suivirent… C’était…. C’était comme magique ! Oui magique ! Grâce à cette étonnante lumière, je pus enfin voir ce que portais cette créature… Deux bambins, oui deux nourrissons, délicatement enveloppés dans des tissus colorés… De loin j’aperçus leurs visages : l’un, enfin, c’était sûrement une fille à en juger son regard, ses yeux si gentils… Bizarement elle était dôtée d’une paire d’oreilles pointues, grandes… L’autre… Non il ne ressemblait aucunement à la première. Il était un peu plus enveloppé mais il avait un regard pareil à celui de la petite, un regard si gentil, innocent..
La femme se pencha vers le puit et s’apprêta à plonger les petits dans l’eau bienfaisante de la Fontaine de Lumière lorsqu’un craquement sourd se fit entendre dans les profondeurs du bois, je me retourna et vit avec horreur un monstre immense, de noir vêtu, dont les yeux lançaient des éclairs, ses mains étaient de flammes.. j’étais encore plus pétrifié qu’auparavant… La femme s’était retournée et je vis enfin son visage… Elle était brune, elle avait les mêmes oreilles que la petite, et ses yeux étaient comme deux diamants, il ne semblait pas avoir de pupilles.. non seulement du blanc profonds… Elle aussi semblait pétrifiée de peur… Tremblante… L’homme enfin.. la créature qui venait d’apparaître prit la parole
« Arianne, Tu n’as pas le droit de donner ses enfants à la lumière ! C’est ma nuit ! Ma seule et unique nuit depuis 50 années… Et il est écrit que lors de cette nuit, les bébés qui naissent appartiennent au Paradis des Enfers qui est le mien !
- Mousaï ! Ce sont des Jumeaux ! Et tu n’as pas le droit de les prendre tout les deux.. Tu n’en prendras aucuns ! Il est aussi écrit que tu as le pouvoir sur un enfant par famille Pas deux ! Repars vers d’autres routes !
- Arianne… Arianne… Je connais les textes… J’ai participé à leurs écritures… Ce sont des Jumeaux… Bien... Alors j’en prendrais un… Fais ton choix… La fille ou le garçon.. peu m’importe en fait…Mais dépêche toi »
La femme sembla hésiter… Elle était triste… Dans la faible lumière je vis une larme couler sur sa joue.. elle ne savait que faire… Ce démon avait raison… Qu’étais cette histoire à propos de nuit ? d’enfants ? Je n’y comprenais rien !
Le démon s’impatienta et d’un geste brusque retira un des bambins, en l’occurrence le garçon, des bras de la femme
« Tu l’auras voulu ! Voilà Arianne… Je me retire… Sans le vouloir, tu viens de déclencher une guerre entre Le Paradis Des Enfers et La fontaine de Lumières… Quand s’arrêtera –t-elle ? Je n’en sais rien… Et je jouis d’avance de ce petit divertissement… Adieu »
Et le démon des flammes se retira, l’enfant dans ses bras. Le calme revint… et la femme se mit à pleurer… Mais plongea le dernier enfant, la petite fille dans le puit de Lumières…
« Va… Va Jyha… Te voilà reine des Elfes de la Nuit… Soit en digne… bas toi pour retrouver la paix , le calme… Et n’oublie pas ton frère… tu le retrouveras lorsque le temps le voudra et ainsi.. la prophétie se réalisera… »

Voilà tout ce que je sais de cette histoire… La femme reprit son enfant et repartie au fin fond de la forêt.. Je suis revenu maintes et maintes fois et jamais je ne les ai revut…
Si je l’ai raconté à d’autres … Oh non… Ils m’auraient considéré comme un fou.. J’ai gardé ça pendant des années… et j’emporte avec moi ce secret dans la tombe… Que Dieu garde leurs âmes…