Devant le grand palais d'Azurka, dont les murs sont couverts de poussière, de suie et de sang, dont les sculptures et les balcons autrefois majestueux ne son maintenant plus que ruines échouées au sol, avachies tels des cétacés agonisants sur la plage, se dresse une seule personne...
la place devant le palais est grande pourtant, mais les lieux sont trop fréquentés par les abominations du paradis des enfers et par les criminels pour que les gens sains d'esprit s'y aaventurent...
Cependant, un spectre semble s'avancer vers ce palais. C'est un elfe, mais c'est le plus grand elfe que cette terre ai jamais porté, son teint blafard luisant étrangement en cette fin de journée, il semble irradier de feu dans le soleil couchant, sa chevelure toute aussi blanche que sa peau descendant avec fluidité sur sa longue cape noire.
Ses vetements sont noirs eux aussi, richements ornés d'argent et d'or, et ses bottes claquent sur le pavé alors que d'un pas déterminé il s'apprete à entrer dans le palais.
Les yeux rouges de Samuel examinaient les moindres détails de ce lugubre spectacle a mesure qu'il pénétrait dans le palais souillé... A cette vision de cauchemar se superposait les souvenirs de ce lieu jadis sublime, étincelant, débordant de joie et de luxe, le problème étant bien que tout ceci n'était QUE des souvenirs...
Les sourcils de Samuel se fronçaient de plus en plus à mesure qu'il avançait dans le palais, voyant des tableaux déchirés, des vases brisés, des tables cassées et entassées, en cendres, qui avaient servi en tant que bucher ou feu de camp, des traces de sang tellement anciennes qu'elles s'étaient fondues dans la pierre elle meme...
Puis il entra dans la salle du trone, vide, il fallait s'en douter... Samuel savait qu'il y avait la guerre, mais il ne pensait pas qu'elle avait atteint le palais d'Azurka...
Ces lieux dans lesquels il avait passé son enfance, ses couloirs dans lesquels il passait son temps à poursuivre Hylden qui le taquinait constamment... il pouvait presque entendre leurs rires...
Il tomba à genoux devant le trone, épuisé, brisé, et enragé..; ce trone qu'il avait si ardemment désiré... s'il n'avait pas succombé à cette tentation et ne s'était pas exilé... peute etre serait il mort à l'heure actuelle, mais il serait mort avec son frere...
Samuel se releva, et dégaina Vif-argent, regardant de ses yeux sanguins la lame luisante. Puis soudain, plus rapide que la foudre, la lame s'abattit sur le trone, de toute la force des deux bras de Samuel, le coupant net en deux, tandis que des petites veines bleues étaient apparues sur le cou de l'albinos, alors qu'il poussait un hurlement indescriptible, entre le rugissement de lion et le grondement de tonnerre... un cri d'une puissance telle, que les vitres, les quelques vitres qui tenaient encore debout dans le palais explosèrent littéralement sous la violence du hurlement...
Apres avoir libéré ainsi sa colère, Samuel resta un instant courbé sur le trone brisé, les bras figés sur la garde de son sabre, le regard fou, le souflle haletant.
Il ferma alors les yeux, et reprit une respiration plus normale, au fur et a mesure que le calme revenait peu à peu dans son esprit...
Non, il ne devait pas céder à la fureur, cela ne ferait qu'empirer les choses, et il ne le voulait pas. Il rengaina doucement sa titanesque lame, et, versa une larme rougie du sang de ses pupilles aux pieds du trone.
d'un revers de manche, il essuya son visage au teint d'albatre, et commença, lentement, à s'éloigner de cette salle, voulant se remérmorer encore d'heureux souvenirs avant de quitter définitivement ces lieux...
