Poursuite...

Une sombre nuit s'étant au travers des ruelles, au travers du ciel nuageux, seule la Lune semble percer l'épais voile, éclairant faiblement la ville...
Un silence pesant est installé dans cet antre du vice, un silence bientot brisé par un bruits de bottes martelant le pavé...
Quelqu'un court, court a toute allure meme, comme si sa vie en dépendait.
Un rapide coup d'oeil vers le ciel fait se décomposer un peu plus encore le visage émacié d'un jeune homme affolé...
Quelque chose l'effraie, quelque chose... ou quelqu'un. Sa respiration se fait haletante alors qu'il fuit desepéremment, essayant de sauver sa misérable vie de coupeur de bourses...
Alors qu'il sentait que sa vie ne tenait qu'a un fil, il repensa à ce qui s'était passé...
Jamais il n'aurai du voler sa bourse à cet homme, ca sentait le piege de toute façon, un homme sans armes apparentes, endormi dans une taverne, avec sa bourse bien en évidence, comme s'il attendait qu'on la lui vole... Il n'avait pas compris tout de suite, pensant simplement que ce soir au moins, il dormirait le ventre plein et dans des draps de soie...
Mais non, cette nuit, il n'en verrait pas la fin, il le savait a présent, et meme s'il ne voulait pas y penser, son coprs lui, se l'avouait pleinement, ralentissant peu à peu sa course éffrénée au travers des ruelles...
Il s'arreta alors sous un porche, tout éssouflé encore de sa fuite, et regarda vers les toits...
Rien, absolument rien, si ce n'était les battements bruyants de son coeur et sa respiration saccadée...
Pourtant, juste quelques secondes avant, il avait encore vu cette silhouette fantomatique qui semblait le suivre depuis qu'il avait quitté l'auberge, un spectre encapuchonné qui brandissait deux lames à l'éclat pale... Peut etre l'avait il semé, ou peut etre etait ce le vin qui lui embrumait l'esprit...
Toujours est il qu'il passa la tete hors de la zone d'ombre que lui procurait son abri sous le porche. Un coup d'oeil a gauche, puis à droite, et toujours aucune menace à l'horizon...
Un soupir de soulagement, et... plus rien.

Le corps du voleur retomba sans vie au sol, alors qu'une ombre parmi les ombres se détachait de l'obscurité du porche de pierre. La silhouette encapuchonnée s'accoupit et essuya la lame rougie de son épée sur les haillons du cadavre...
Puis une main bronzée sembla fouiller le corps et en sortit une bourse qui cliqueta quelque peu en disparaissant sous la cape de l'assassin...
Une voix aux accents gutturaux et exotiques émana alors de cette ombre meurtrière...

"Nul ne me vole, pas meme Dieu, sans que je ne lui en ai donné la permission avant, jeune fou... trop tard pour toi maintenant, cette leçon t'aura couté bien plus qu'un peu de sueur..."

La silhouette se releva alors, et commença à s'éloigner au travers des ruelles, laissant sur le pavé un gorps gisant dans son propre sang, le corps d'un simple voleur de bourses qui ne verra plus jamais le soleil se lever...

Les rues étaient bien silencieuse alors que Valinor et ces compagnons évoluaient dans la ville endormie.
Valinor et ces chevaliers avaient décidés de monter en ville afin de prendre quelque jours de repos et réparer leurs armes.
Valinor repensa à ces derniers mois, escarmouches, embuscades, guet apens... peu de jours étaient passés sans qu'i n'ait à sortir l'épée... mais tous ces jours étaient autant de jours en moins pour nombres d'elfes déchus...ces propres hommes étaient pour la plupart fatigué et quelques jours de repos leur feraient grand bien.
Val était fier d'eux, ils s'étaient bien battus, tous étaient chevaliers accomplis et éprouvés au service de sa maison..et tous avaient demandé à le suivre et combattre aux cotés du fils de leur seigneur..
La plupart de ces compagnons étaient restés à "l'auberge du fer cassé", tous en train de roupiller ou à comter quelques légendes elfiques à ces stupides hummains...
Val sourit de dédains en repensant à ce capitaine hummains qui avaient voulu les fouillés, alors qu'il se retournait, il avait pu voir tous ces hommes d'armes restés béas d'admiration devant les chevaliers elfes.
Tandis que sa troupe passait sereinement les grandes portes nord de la ville.
Il avait remarquer celà plusieurs fois, les hommes semblaient comme pétrifiés devant leur bauté..Il sourit alors de plaisir en pensant à sa reine, il ne l'avait vu qu'une fois en lui présentant les hommages du seigneur Calis son père...mais par Erestë, elle qu'elle était belle!...
C'est à ce moment, alors qu'il était perdue dans ces pensés que sa monture fit une ruade sur le coté, Val le calma en lui flattant doucement l'encolure et en lui susurant quelques doux mots elfiques pour l'apaiser..
Faisant avancer sa monture il vit alors un cadavre étendu de tout son long sur le pavé...un simple enfant baignant dans son sang.. sautant à bas de sa monture d'un mouvement leste, il se retrouva en quelque instant panché sur le cadavre du jeune garçons.
Il s'accroupi et commenca à l'éxaminer de plus près... voyant une éxécution de main experte il dégaina sa lame, imité de suite par ces compagnons.
Un chevalier sauta à terre et tint les rennes de son cheval:
Que ce passe-t-il messire?
Val se releva.
Un assasin dont la coupe ne m'est pas étrangère, je l'ai vu sur plusieur cadavres de nos hommes ces derniers mois.. je vais voir les environs restes ici avec les autres.
Le chevalier s'inclina.
Val évolua alors le long des ruelles l'épée à la main, marchant de façon détendue lorsqu'il aperçus tout à coup une silhouette près d'une fontaine qui tenait une bourse entre les mains..
Étranger, est-ce toi qui manie les lames de cette facon?..

Emmitouflé dans sa cape, Merenid était assis sur la margelle de la fontaine aupres de laquelle, la nuit passée, il avait surpris une conversation des plus intérressante...
Jouant distraitement avec sa bourse, il repensait à ce jeune fou a qui il avait "permis" de voler son bien...
Ce soir, il avait eu envie de s'amuser un peu, mais le malandrin aurait du se méfier, personne n'était assis à la table de Merenid, et la soirée était tres avancée pourtant...
Décidément, les voleurs manquaient de prudence et de ruse dans ces contrées, les coupeurs de bourse de son pays étaient bien plus redoutables...
Embrumé par sa nostalgie, Merenid en fut tiré presque en sursaut par la voix forte d'un homme...
Le visage masqué par l'obscurité de sa capuche, son regard d'acier se posa sur la personne qui l'avait interrompu...
Il avait d'abord pensé à un homme, mais non... c'était un elfe, un satané elfe... décidément, leurs oreilles étaient beaucoup, beaucoup trop longues, et le Prince émit un sourire en imaginant bien des façons de les raccourcir...
Néanmoins, il n'exprima pas vraiment sa pensée, sa voix ne ressemblant en rien à sa vraie nature...

"Moi? peut etre... ou peut etre pas... un coupeur de bourse se fait couper la gorge... c'est dans l'ordre des choses il me semble... J'ai vu la scène... le jeune dérobant le bien de l'ainé, et l'ainé le récupérant...appliquant une sentence certes expéditive, mais peut etre appropriée..."

Intérieurement, Merenid se méfiait. Ces temps-ci les oreilles pointues étaient devenus bien plus audacieux, bien plus prompts à tenter un coup d'éclat qu'auparavant, et il ne voulait en aucun cas etre la cible de leur soif pathétique d'héroisme, bien qu'il en était certain, personne encore n'avait vu son visage pour pouvoir le reconnaitre en temps que chef des mercenaires...