Une perte pour les Elfes déchus...

Et dans l'ancien hotel de ville de Dagora, maintenant tout aussi en ruines que le reste du village, se dressait ce que l'on pouvait appeler le "palais" du chef des mercenaires.
En fait, si l'extérieur du batiment était en ruines, l'intérieur n'était guere visible, masqué par nombre de tentures et de voiles au tons rougeatres, tous tissés de ce qui semblait etre de la soie a premiere vue, décorés de fils d'or aux motis complexes et variés, ce qui, quand on connaissait la réputation des mercenaires, pouvait etre étrange, a moins que ce ne fut le fruits de leur rapines.
Au milieu de la plus grande des salles, à l'aspect circulaire, se tenait, tranchant grandement avec le décor feutré de l'ensemble, un trone metallique, finement ciselé, orné d'or, d'argent, et d'une multitudes de pierres précieuses.
Ce siège en lui meme valait autant en terme de richesse que toutes les babioles qui se trouvait sur les abords de la salle...
A noter aussi autre chose... Commes un chemin de croix dans une église, entourant la salle, accrochés par on ne sait quel prodige aux tentures, se trouvait une vingtaine de boucliers ronds fait en un métal doré, tous de grande taille, et dont les ciselures repésentaient alternativement un lion, et un aigle...
Point d'étonnement quand on connait le surnom de Merenid et celui de son père, mais encore aurait il fallu que celui-ci daigne la conter...

Au milieu de ce "capharnaum", sur le trone en question, une silhouette encapuchonnée était avachie de travers, les jamabes croisées pendant mollement par-dessus l'accoudoir ciselé...
Une coupe en argent à la main, le visage à demi-caché par son capuche, Merenid sirotait ce qui semblait etre du vin, ses yeux acier se perdant dans le vague...

Il fut interrompu dans ses pensées par l'irruption de deux hommes...
Il tourna nonchalament la tete pour voir de qui il s'agissait, et plissa un peu les yeux.
Le premier était un de ses hommes, il le savait, mais le second avait un aspect pour le moins étrange... vétu comme un soldat, mais avec un masque cachant son visage... Nul doute que celui-ci ne faisait ni partie de son peuple, ni des mercenaires qui s'étaient joint à lui en cours de route, il fut donc intrigué par sa présence...et se redressa vivement sur son trone, lançant sa coupe vide derrière lui, coupe qui ne fit qu'un bruit sourd en retombant sur le sol couverts d'une multitude de couches de tapis tous aussi richement brodés que le reste...
Il laissa le premier homme s'exprimer... apparement cet etre au visage masqué rodait dans le camp et avait semé quelque trouble...
Merenid écarquilla les yeux, non à cause de ce que venait de lui dire son sous-fiffre, mais plutot parce que sa mémoire venait de lui rappeler qui était cet homme, ou plutot cet elfe...
L'assassin des elfes déchus... Mais que venait il faire ici? pourquoi dans cette tenue? trop de questions se bousculaient dans la tete du Prince, et aucune réponse...

Merenid se leva prestement, et commença à s'approcher des deux hommes, rabattant sa capuche en arrière, il avait les mains tranquilement posées sur le pommeau de chacunes de ses lames, mais le calme apparent que son visage arborait cachait une inquiétude certaine...
Inquiétude que le soldat ne serait plus jamais en mesure d'apprécier, vu que dans un geste presque invisible tant il avait été rapide, l'épée de l'aigle, la premiere lame du prince, avait fusé au travers de la gorge du garde, qui tomba raide mort, tué sur le coup...
La voix de Merenid résonna alors fortement dans la salle du trone, alors qu'un sourire bestial faisait son apparition sur son visage...

"Ca lui apprendra à emmener l'assassin le plus dangereux du royaume devant moi sans prendre de précautions..."

Le prince fit alors tomber sa cape, sa main toujours posée sur le pommeau de son autre épée, l'épée du lion, et il continua de s'avancer bien tranquillement vers cet homme au visage masqué dont il avait bien trop souvent entendu parler, un homme dangereux sans nul doute, dont l'efficacité n'avait d'égale que la folie, si l'on en croyait les légendes...

"Je ne suis pas du genre patient, alors je vais aller droit au but...Pourquoi etes vous ici... les oreilles pointues ne sont que moyennement appréciées en ces lieux....
Mais je suppose que c'est pour discuter, sinon vous ne vous seriez pas laisser emmener ici, et je serai peut etre déja mort... Alors je vous écoute, Main des Ombres..."

Ombre Vanyhl'Iffalar lâcha un petit ricanement en regardant le garde s'éffrondrer. D'un geste souple et puissant l'assassin arracha la tenue dont il s'était vétu... Il fit une pirouette comme à son habitude et s'inclina souplement.

- "Joli geste je n'aurais pas fait mieux moi même..."

L'assasin eût un autre rire mi-sadique mi-moqueur et ajouta :

- "Bien si vous voulez parler sérieusement, il vaut que ce soit mon autre visage qui s'en charge...."

Le côté sadique et froid de la Main des Ombres, prit le dessus, ce fut bientôt comme si un autre homme se dressait devant Mérénid. Il lâcha d'abord d'une voix froide et tranchante :

- "Mérénid, maître des mercenaires, traître à la cause de Dante et à celle du Paradis des Enfers. Je fus il y a une heure mandaté par mon nouveau seigneur pour vous faire entendre raisons sur vos choix politiques vis-à-vis de Dante... Il voulait que je vous fasse revenir à l'ordre..."

Avant que le maître des mercenaires ne puisse parler, il ajouta :

- "J'ai décliné cet ordre... Et actuellement je suis également un traître à ma race et à mon sang déchu... Cependant avec moi Dante ne perd que le meilleur de ses assassins... Tandis que vous l'avez privé d'une partie de ses troupes par votre refus... Je viens présentement à celui de nous deux qui lui à fait plus grand tord... Non pas pour l'occir comme je devrais le faire si je suivais encore ses ordres... Mais pour tout simplement faire connaître mes sentiments 'd'amitié' à son égard... Et demander si il reste quelque place pour mon talent en ces lieux qu'il gouverne...
Je vous offre donc mes talents de stratège et de politique, mon art du meurtre, la garantie et le préstige de ma réputation, ma connaissance des territoires de l'enfer, aussi quand il vous plaira d'en user contre rémunération... Jusqu'à ce que j'en décide autrement ou que soyez lassé de mon service... Mon corbeau me suit..."

Il désigna l'oiseau sur son épaule et ajouta de sa voix glaciale :

- "Proposez vos conditions et vos offres maintenant ou je m'en irais..."

Durant le long moment ou l'assassin des elfes déchu parla, le Prince ne dit mot, mais sa main resta posée sur le pommeau de son épée, se crispant quelque fois dessus...
Il leva un sourcil intrigué et amusé à la fois... cet elfe était bien fou, il avait une seconde personnalité, qui elle, était bien plus dangereuse et mortelle que l'autre, et surtout, un allié de poids venait de faire sa soudaine apparition...
Certes, cela bousculait un peu ses plans, mais cela pouvait se révéler fort utile à l'avenir...
pendant quelques instants suivant le monologue de son sombre interlocuteur, Merenid baissa la tete, semblant réfléchir: ce fou était comme une lame à double tranchant, il pouvait lui permettre de terrasser Dante, tout comme il pouvait l'assassiner dans son sommeil si quelque chose ne lui plaisait pas... Mais le Prince avait trop besoin d'aide pour ne pas prendre ce risque...
Il releva la tete, ses yeux d'acier prenant une lueur perçante et déterminée, et sa voix se fit plus claire et dure encore que précédemment

"La seule chose que je désire, c'est voir Dante mourir. Cette guerre ne m'interresse nullement, mon peuple est un peuple fier, Assassin, et il est affligé de me voir aux ordres de cet etre pitoyable... Si je peux attendre quelque chose de vous, ce sera le plus de renseignements possibles sur Dante, je veux connaitre toutes ses forces et ses faiblesses, et rien d'autre.
Vous faites ce que vous voulez, vous avez toujours fait ainsi de toute façon, ainsi si vous voulez etre mon espion, ainsi soit il, je ne vous demande rien de plus, ce pays me donne la nausée de toute manière...
Alors dites moi ce que vous voulez en échange de vos services, et si je ne l'ai pas déja en ma possession, je ferai en sorte de l'avoir..."

Ombre Vanyhl'Iffalar afficha un léger sourire de satisfaction. Signe que sa personnalité ennervante reprenait le dessus sur la froide. La pirouette joyeuse qu'il excuta ne fit que le confirmer.

Ainsi Mérénid acceptait son aide, tant mieux... Le fait de s'allier à se genre de troupe rendait la vie plus facile avec ceux qui le traqueraient surement bientôt... Mais ce fait ne déplaisait pas en soi à l'elfe, un peu d'animation faisait toujour du bien à l'ame... Et puis si ses assassins étaient jeunes et jolies, Cela l'aurait d'autant plus amusé... Mais il se reconcentra sur la situation présente, regardant ce qu'il allait répondre au chef des mercenaires qui allait maintenant devenir le sien pour un petit bout de temps.

- "Héhéhéhéhéhéhé... Bien jeune mercenaire je pense que nous allons travailler ensemble... Je vous donnerai euh..."

L'assassin sembla réfléchir un instant, comme quelqu'un qui compterait dans sa bourse.

- "Toutes les informations qui vous aideront... Ma capacité de psychopathe à élaborer des plans... Et mon invisibilité quand elle sera utile... En échange je désire simplement que votre camp pourvoie à mes besoins... Je ne suis pas contre adopter votre mode de vie... Puisqu'il corresspond à ma soif de destruction... Rassurez vous sur moi... Je ne suis pas plus bagarreur que le moindre de vos soldats et je sais m'intégrer au paysage au besoin. Héhéhé. Enfin vu ce que je suis cet échange en vaut de l'or... Héhéhéhéhéhéhéhé... Enfin c'est vous qui decidez, même si je perçoit d'avance votre réponse..."

L'assassin voulait donner à Mérénid l'impression qu'il pourrait excercer une sorte de 'controlle' sur lui. Bien évidement ce dernier ce douterais qu'il faudra quand même le prendre avec des pincettes... L'assassin sortit une dague et se trancha la main. Il laissa le sang sortir et attrapa la main que Mérénid portait parfois à son pommeau. Il déclara d'une voix tranchante et solennelle :

- "Vous n'en aurez pas besoin. Chef..."

Ce fut l'une des rares fois ou l'assassin lacha un rire de son côté froid... Un rire sombre et sadique qu'on ne souhaitait pas vraiment entre deux fois...

Merenid porta lentement son regard tranchant sur la main ensanglanté d'Ombre, main qui tenait maintenant la sienne...
Il leva vivement le regard, comme courroucé par ce que l'assassin venait de faire, et dégagea vivement sa propre main de l'étreinte de l'elfe, empoignant son épée de l'autre...
C'est alors qu'un sourire sadique fit son apparition sur ses lèvres, alors qu'il ouvrait lentement la paume de sa main, pour y faire glisser doucement la lame de son épée, entaillant sa chair sans qu'il esquisse la moindre grimace...
Sa main ainsi rougie, il serra dans celle-ci la main d'Ombre, scellant ainsi leur pacte sanglant...

"Qu'il en soit ainsi, Main des Ombres... En cet instant, vous faites officiellement partie des Mercenaires... Respectez votre part du marché, et vous aurez plus d'or et de carnages que vous n'en avez jamais révé... Azurka tombera, et nous serons là pour voir un soleil rouge, imbibé du sang de ses pathétiques gardiens, se lever pour notre plus grande gloire...."

Tandis qu'il parlait, un soupçon d'inquietude emplit le Prince... Faire confiance à un homme qui avait déja trahi son peuple était dangereux, et il devrait faire tres attention à lui s'il ne voulait pas à son tour etre trahi par cet assassin elfe, sur qui, à n'en pas douter, il n'aurait jamais la moindre emprise...