La cité d'Azurka
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Ertaï le Corrompu
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Ertaï le Corrompu


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MessageSujet: Retour aux sources...   Retour aux sources... EmptyMer 31 Mai à 3:29

La nuit était tombée depuis près d'une heure en cette froide soirée de Printemps lorsque tout commença. Un voile nuageux noir comme le geais avait envahi le ciel quelques jours plus tôt, pour ne plus le quitter. Les ténèbres... Bien entendu, puisque c'est précisément sur le territoire des Enfers que régnait à présent ce temps chaotique. Seul le violent souffle du vent venait troubler le silence de mort qui régnait au pied de la montagne, comme le calme avant la tempête...

Le paysage était désertique, comme sorti d'un cauchemard solitaire, dévasté et balayé par les éléments. Des roches nues, du sable et des ronces éparses composaient le sol du contrefort. De-ci de-là, quelques arbres morts attestaient de l'aridité du lieu, hostile à toute vie ou presque. Et pourtant, au milieu de ce désert, la vie était présente...

Juchée à plusieurs dizaines de mètres sur le flanc de la montagne, sculptée dans la roche des siècles auparavant, une étrange porte - ou du moins son contour - attestait de la présence d'êtres civilisés. Et même bien plus que civilisés... Magnifiquement taillé dans le granite, suivant d'élégantes courbes garnies d'écritures et de symboles, ce chef-d'oeuvre d'architecture prouvait le haut rang du maître de ces lieux. Et effectivement, il ne s'agissait pas de n'importe qui. L'entrée de la Caverne de Dante, ancien lieu de villégiature de Mousaï, était aussi visible au milieu de ce paysage désolé que le nez au milieu de la figure. Comme la lumière d'un phare dans la mer, c'était là le point de repère principal des créatures des ténèbres, des serviteurs de Dante ou de Merenid, et particulièrement des Elfes Déchus...

C'est dans ce décors inhospitalier et inquiétant, et en ces temps de trouble et de guerre, que l'un des plus anciens habitants de ce monde choisit de réapparaître. L'homme se déplaçait en silence, à pas pesants et lents, poursuivant son ascencion d'un pas régulier et flegmatique. Des vêtements noirs richement ouvragés le couvraient de la tête au pieds, une cape de velours fermée sur sa poitrine et son cou, et une capuche noire couvrant les traits de son visage tout en le protégeant des rafales de vent, étaient ses apparats les plus visibles au premier coup d'oeil. En regardant plus précisément, une paire de bottes noires allait à son pas sans émettre aucun son, et des gants noirs cousus d'étranges symboles rouges couvraient ses mains. A son côté enfin, le fourreau finement ciselé d'une longue épée battait de temps en temps contre sa cuisse. La garde de l'arme était belle, très belle, mais ne laissait rien entrevoir de plus sur la nature, la forme ou le pouvoir de l'épée.

Ertaï s'avança ainsi, droit, fier, battu par les vents mais inflexible devant la fureur des éléments qui annonçaient l'orage. La main droite machinalement posée sur la garde de son épée, il franchit à un rythme calme la distance qui le séparait de l'entrée de la Caverne, et s'arrêta un moment avant d'entrer. Personne. Un sourire étrange s'afficha sur ses lèvres... Il y avait bien longtemps qu'il n'avait entrepris le voyage jusqu'ici. La dernière fois qu'il était venu en ces lieux, il n'avait pas même pris la peine de s'y attarder, trop préoccupé par son laboratoire et sa recherche de pouvoir. Mousaï régnait encore en ce temps-là. Que pouvait bien valloir son successeur? Ertaï ne l'avait jamais vu. Ses longues décénies de solitude avaient créé des lacunes dans ses informations sur l'état actuel du continent, et les héros et rois des deux camps. Il prit une longue inspiration, et entra dans la caverne, laissant le désordre se déchaîner au-dehors.

Il détailla de nouveau le lieu dans lequel il se trouvait. Les parois n'avaient pas été aussi bien concues que l'entrée, mais elles semblaient solides et pleines de ressources. De nombreuses zones d'ombre étaient propices aux embuscades, et constituaient des refuges efficaces pour les gardes secrets de ce "palais". Et comme il s'y attendait, ces derniers étaient présents. Invisibles, cachés dans l'ombre, Ertaï pouvait cependant sentir leur pouvoir, leur magie, et deviner leur présence. Mais peu importait en cet instant... Dans la faible lumière des torches, il s'avança le long du couloir jusqu'à la grande porte derrière laquelle, il le savait, se trouvait le seigneur et roi des Enfers...

Mais avant qu'il eût atteint le bronze et le fer de la porte, une voix l'arrêta, lui ordonnant de faire halte. Il s'immobilisa. Des recoins sombres proches sortirent cinq gardes - tous des Elfes Déchus - portant les armes et le blason des serviteurs de Dante, qui l'encerclèrent. L'un d'entre eux, le plus haut gradé apparemment, s'adressa à lui d'une voix froide et monocorde:


Qui es-tu, et que viens-tu faire en ces lieux?

Parfaitement calme et détendu, Ertaï prit son temps pour répondre. Sans se découvrir, il parla sur le même ton que le gradé:

Mon nom est Ertaï. Je viens solliciter un entretient avec le Roi des Enfers.

Les paroles de son interlocuteur furent cette fois plus brusques et se voulaient quelque peu intimidantes.

Pour quelle raison désires-tu t'entretenir avec notre Roi? En ces lieux ne pénètre pas qui veut...

Sans se départir de son calme et de son flegme, l'homme à la capuche noire répondit simplement:

Je lui ferai part du zèle de ses serviteurs les plus proches, soyez-en sûr. En revanche, je ne puis parler de ce qui m'amène qu'avec lui en personne. Nous vivons des temps de guerre, et je suis venu lui proposer mon aide.

L'homme face à lui se renfrogna, et sembla réfléchir quelques secondes, détaillant le nouvel arrivant comme pour le jauger. Enfin, il reprit d'un ton où perçaient l'indifférence et une pointe de lassitude:

Nous ne manquons pas de valeureux guerriers... Je doute que ton aide soit vraiment efficace... Enfin... Je vais voir si le Roi veut bien accéder à ta requète. Ne bouge pas d'ici.

D'un geste, il ordonna qu'on lui entrouvre la grande porte majestueuse, et se glissa dans ce qui devait être la salle du trône. A l'évidence, il se méfiait d'Ertaï, et les raisons ne manquaient pas. Mais peut-être le roi essaierait-il de chercher plus loin que son subalterne... Le sage attendit, devant la porte désormais close, en silence, droit et rigide, la décision de Dante...
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Dante
Roi du Paradis des Enfers
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MessageSujet: Re: Retour aux sources...   Retour aux sources... EmptyVen 2 Juin à 14:50

Sur son sombre trône, un Elfe était assis, jeune parmis sa race. Il était entouré de plusieurs autres Elfes Déchus, tous d'un certain age déja. En fait, Dante, Roi du Paradis des Enfers tenait conseil avec les hauts commendants de ses troupes. Depuis un moment déja, les troupes des ténèbres se dispersaient. Plusieurs Elfes Déchus avaient refusé de lui obéir. Les mercenaires lui désobéissaient, et il ne recevait plus de nouvelles des Ogres. Et de l'autre coté du Celduin, les créatures de la Fontaine de la Lumière semblaient vivre en parfaite harmonie, sous les ordres autoritaires de Jyha.

Jyha... cette Elfe de la Nuit, la seule pour qui le Prince des Enfers n'avait éprouvé du dégout. Par deux fois, ils s'étaient retrouvés face à face, et à chaque fois, le Noir Seigneur n'avait jamais réussi à lever son arme sur la Reine des Elfes de la Nuit. Il avait senti le souffle de la Reine sur sa peau, et ses lèvres si douces, qui lui rappelait la peau des pêches de Konemira. Jamais il n'eut autant envie d'être un autre que celui qu'il était à ce moment. Ennemi mortel certes, mais elle lui rappelait tout ce dont il avait toujours manqué... l'Amour.

Ce sentiment, jamais il ne l'eut connu auprès de son père et des créatures des ténèbres. C'était un sentiment interdit pour eux, mais il en était sur, Dante commencait à le ressentir. Jyha... pourquoi pensait-il à elle... toujours...


Monseigneur?

Dante fut sortit de ses pensées. Les Généraux venaient de proposer une nouvelle embuscade des Elfes du Jour. Mais un Garde vint le prévenir. Il s'inclina très profondément. Il était très bien batit, un vrai molosse, mais dévoué corp et âme au Roi vint le prévenir. Lewathlin était le Chef de la Garde Royale. Un Elfe d'environ 570 ans, les cheveux lui tombant au bas des fesses. Il se releva lentement, mais gardait toujours la tête baissée. Il dit d'une voix grave, mais respectueuse.

Messire, un Elfe Déchu, du nom d' Ertaï vous mande audience. Je l'ai prévenu que vous étiez en réunion, mais il insiste. Que dois-je faire? Une condamnation?

Non.

Les Généraux se turent. La voix de Dante était impregnée de sévérité et d'autorité, un ton qu'il avait perdu ces quelques mois. Il s'éclipsèrent, après maintes récérences au Roi du Paradis des Enfers. Dante repris la parole, d'une voix beaucoup plus douce.

Faites le entrez. Je vais lui accorder ce qu'il demande. Ainsi, tous sauront que Dante est à l'écoute de son peuple.
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Ertaï le Corrompu
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MessageSujet: Re: Retour aux sources...   Retour aux sources... EmptySam 3 Juin à 1:55

Cela faisait deux bonnes minutes que le chef de la garde royale s'était absenté pour demander audience, et Ertaï commençait à s'impatienter... En général, il savait attendre, longtemps s'il le fallait, mais il considérait cette entretient avec le Roi des Enfers comme une simple formalité administrative, qu'il avait déjà entrepris de nombreuses fois du temps de Mousaï et Arianne... Et il n'aimait pas vraiment les formalités administratives. Sa patience - dis-ai-je - commençait à s'émousser lorsqu'il entendit tout près de lui le grincement caractéristique de la Grande Porte que l'on ouvre. Un petit sourire vint s'afficher sur son visage: sa requête avait été acceptée. Le colosse qui avait intercédé en sa faveur demanda que l'on ferme la porte une fois Ertaï à l'intérieur, par mesure de précaution, puis se tourna vers se dernier en lui lançant à la manière d'un soldat envers un péon du Seigneur:

Dans sa grande magnanimité, notre Seigneur accepte ta requête. Montre lui tout le respect que tu lui dois, et sois bref si tu ne veux pas subir son courroux. Tu l'importune en plein conclave avec ses vassaux. Maintenant va, entre, avant qu'il ne s'impatiente et ne change d'avis.

Ertaï se sentit tout à coup poussé dans une position fort déplaisante. Ce n'était pas la menace du garde, ni même le risque de voir Dante en colère qui l'ennuyait. Il avait demandé à le voir seul à seul, en entretient privé... Comment faire pour couper court à cette réunion que présidait le roi en ce moment-même ?

Une seule solution... Pensa-t-il. Je dois aller à l'essentiel. Si, comme je le crois, il se montre intéressé, il achèvera lui-même son entrevue avec ses généraux, et accordera à mes paroles le crédit qu'elles méritent...

Il inspira lentement, un peu excédé par la tournure que prenaient les évènements. La main gauche posée négligemment sur la garde de Nemesis, dont le magnifique fourreau était fixé à sa ceinture par une lanière des plus solides, il écarta de son autre main un des pants de sa cape et entra, superbe et fier comme il l'était, toujours entouré de cette aura si particulière, si menaçante et pénétrante, qui le caractérisait.

Il avait déjà vu plusieurs fois par le passé cette grande salle du trône ou Mousaï avait coutume de recevoir du monde. Il fut cependant marqué par les changements radicaux qui avaient été opérés à la fois dans les dimensions de cette dernière, et dans sa décoration. L'atmosphère qui y régnait n'avait pas beaucoup changé (il y avait toujours une température plus supportable qu'à l'extérieur, qu'il fasse chaud ou froid), mais le "changement de propriétaire" était visible. En dépit de ses difficultés à maintenir ses troupes en ordre, Dante avait eu une efficacité certaine dans ce qui était de l'agencement de sa salle principale. Meubles, tables, chaises, armes et ornements, penderies et toiles immenses, tout était parfaitement rangé. Contrairement à l'ancien aspect de cette pièce, où l'on avait vite l'impression d'être sérré dès qu'il y avait un peu de monde, cette nouvelle organisation donnait un faste supérieur, et une impression d'espace nettement plus grande. Ertaï s'y serait certainement accomodé de façon bien plus agréable s'il n'avait pas eu face à lui, adossés contre des chaises en désordre tout autour de la grande table, une brochette de généraux tous plus décorés les uns que les autres, qui le dévisageaient avec une expression curieuse. Il s'avança.

Les regards se croisèrent... Certains généraux le détaillaient d'un air suspicieux, d'autres étaient méfiants, quelques uns totalement indifférents. Le magicien se dirigea vers l'extrémité de la table opposée à Dante, la plus proche de lui-même. Il regarda le suzerain du paradis des Enfers tout en marchant, car il le voyait pour la première fois. De taille très honorable, de carrure solide, le roi se tenait devant lui, rigide et impérieux, dans un habit sombre composé de vêtements de nature noble pour le bas, mais d'une simple chemise de seconde main pour le haut. Malgré tout, le résultat bien que surprenant n'était pas du plus mauvais goût. Il était même bien adapté, pour une combinaison aussi osée... Une longue cape noire tombait sur ses épaules, maintenue au niveau de son torse par une broche finement ouvragée rapellant un oiseau, les ailes déployées. Le contraste entre les vêtements et le visage de Dante était marquant. C'était sans aucun doute un albinos. Un teint extrêmement pâle, des cheveux blancs tombant sur ses épaules, un visage fin et presque angélique. Si ce n'était cette étrange paire d'yeux dont la couleur émeraude ressortait particulièrement au milieu d'une lividité pareille, et cette aura impérieuse, un peu oppressante, extrêmement forte, qui se dégagait de lui. Respectueux des conventions, Ertaï posa un genou à terre, et leva son visage encore masqué par sa capuche vers le roi:

Je vous prie d'accepter, Messire, toute ma gratitude pour cet entretient que vous daignez m'accorder. Dit-il pour commencer. Je n'ai pas l'honneur d'être connu de vous, je me présente donc. Mon nom est Ertaï, et je suis l'un des érudits du royaume. Il y a fort longtemps, j'ai servi votre père, mais je me suis retiré pour mes recherches. J'ai été mis au fait de nombres d'évènements en ces temps de trouble, et me voici revenu pour vous proposer mon aide... et mon savoir. J'ai avec moi les résultats de plusieurs décénies d'études extrêmement poussées, et je souhaiterais vous en faire part en privé...

Il inclina de nouveau la tête, sans se relever. Il avait été audacieux dans cette dernière requête, et il s'était certainement attiré les foudres de certains des généraux de Dante, mais peu lui importait. La chance ne sourit-elle pas aux audacieux, d'après le vieil adage ? Il demeura immobile, impassible, attendant une réponse du roi...
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MessageSujet: Re: Retour aux sources...   Retour aux sources... EmptyMer 7 Juin à 4:27

D'un geste de main, le Seigneur du Paradis des Enfers rnvoya ses généraux. Il n'aimait guère etre dérangé en pleine réunion, surtout avec ses généraux alors qu'ils préparaient un offensive vers la Fontaine de la Lumière. Cependant, l'Elfe avait, selon sees dires, des choses importantes à réveler au Puissant Roi. La quinzaine de généraux se leva, posèrent tous genoux à terre et saluèrent le Roi, puis sortirent de la salle, sans manquer de jetter des regards noirs à Ertaï. L'un de même marmonna quelques mots, qui ressemblaient à des insultes. Le Roi ne pris pas la peine de lui faire des remontrances... Il les ferait plus tard. De sa voix autoritaire, et pleine de haine, il s'adressa alors à ses gardes

Sortez tous. Je dois m'entretenir seul à seul avec cet Elfe.

Tous le regardaient avec des regards ébahits, se demandant s'ils devaient vraiment le laisser seul. Peut être que le Roi ne voulait que les tester, voir si ils déserteraient leur poste. Ils hésitaient, jusqu'a ce que la voix de leur Seigneur ne retentit une fois encore, encore plus puissante que la première fois.

Je ne vous demande pas de réfléchir, je vous ordonne de sortir!

Sa voix était maintenant emplie de colère. Alors, dans un brouhaha assourdissant, les 10 Gardes présents partout dans la salle se hatèrent de sortirent ,de peur que le Roi ne les attaquent. Personne ne voulait être le dernier, car le Roi aurait pu l'appeler. Mais lorsqu'ils furent tous sortis, le Roi reporta son attention sur l'Elfe qui lui faisait face, et lui dit d'un ton las...

Et bien, parle, je suis tout ouïe...
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Ertaï le Corrompu
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MessageSujet: Re: Retour aux sources...   Retour aux sources... EmptyJeu 8 Juin à 11:54

Parfait... Vraiment parfait. Répondit Ertaï avec satisfaction.

Il s'avança lentement vers la grande table, au bout de laquelle l'attendait Dante, le Seigneur des Enfers. Arrivé à l'autre extrémité, il posa ses mains sur la pierre froide si puissament ancrée dans le sol. Même la table était un chef-d'oeuvre d'architecture... Combien d'ouvriers avaient du s'échiner à la bâtir, des siècles auparavant? Il sourit de nouveau, et leva les yeux vers le roi.

Comme je vous l'ai dit, j'ai été longtemps absent de ce monde extérieur, mais j'ai rapidement comblé mes lacunes en revenant dans cette réalité... Il suffit d'actionner les bonnes manettes au bon moment, comme on le dit souvent...

Il faisait volontairement durer le suspense. Bien sûr, il était venu apporter son aide à Dante, mais il emmenait avec lui bien plus que ses pouvoirs, bien plus que sa magie... Il ne voulait pas gâcher si vite la surprise du contenu de ses maigres bagages...

Je venais tout d'abord m'enquérir de la situation exacte du camp des Enfers, en ce moment... Le bruit court que Merenid, le chef des Mercenaires, serait hors de votre contrôle, à présent. Une faible rumeur circule aussi dans les tavernes... On y raconte que ce dernier projette de se retourner contre vous... Et il serait peu appréciable qu'il fasse alliance avec la reine des Elfes, Jyha, pour vous combattre avec leurs forces réunies... Merenid et Jyha auraient par ailleurs déjà pris contact, récemment...

Il s'interrompit en regardant le visage dur et renfrogné du roi. Etait-il au courant de cette entrevue? D'ailleurs, avait-elle vraiment eu lieu?

Ne me demandez pas comment je sais ces choses, dit-il avec un sourire, je vous répondrais simplement que, de mon côté, je sais actionner les bonnes manettes au bon moment... Mais venons-en au fait. Je vais vous exposer les raisons de ma présence ici.

D'un geste d'une rapidité inouïe, il tira de l'arrière de sa ceinture une sorte de petit sac de peau de bête, conçut pour protéger son contenu des chocs. Avec lui se trouvait un parchemin plutôt volumineux. Il posa non sans douceur les deux objets sur la table, et ouvrit immédiatement le sac, dévoilant son contenu. Il regarda le roi avec un sourire satisfait.

Voilà les trésors que j'apporte avec moi...

Le sac contenait cinq fioles, plutôt des éprouvettes, contenant chacune un liquide d'une couleur différente. Une chevalière finement ouvragée se tenait également accrochée par une fine lanière. Ertaï posa avec précaution toutes les fioles sur la table, ainsi que la bague. Les potions avaient respectivement les couleurs rouge, verte, bleue, translucide et noire. La voix du magicien se fit de nouveau entendre:

Avant de commencer à vous détailler tout cela, je voudrais vous parler de l'aide que je voudrais vous apporter... Je vous demanderai deux choses, qui je pense entrent en accord avec vos projets. Pour commencer, Merenid à besoin d'être remis sur le droit chemin, ou tout simplement supprimé. Et pour cela, j'ai la solution. Laissez-moi me rendre au camp des mercenaires, et je ferai de lui un vrai petit pantin sans faire couler la moindre goutte de sang... Le contrôle des esprits, pour être plus précis. Par diverses méthodes: hypnose, magie, potions... Ne vous inquiétez pas, je saurai m'y prendre... Personne en ce bas monde ne maîtrise mieux ce domaine que moi.

Il attendit quelques secondes, le temps pour le roi d'assimiler cette requête et d'y réfléchir, puis il reprit:

La deuxième, sire, est de loin la plus intéressante... Pourquoi cette guerre, entre la Lumière et les Enfers? Pourquoi ce perpétuel affrontement? Pour le trône d'Azurka... N'est-ce pas? La guerre qui nous oppose aux Elfes et aux Amazones ne reflète-t-elle pas le conflit qui vous opose, vous et Jyha? Et bien, j'ai le moyen de faire cesser tout cela... Je peux mettre votre rivale hors d'état de nuire, définitivement. Grâce à ceci...

Il tira de sa poche une autre éprouvette, dans laquelle semblait tourbillonner un étrange liquide, translucide comme l'eau, mais qui valait beaucoup plus en réalité...

C'est un poison de ma composition... j'y ai travaillé pendant plusieurs années, et le voilà enfin terminé, prêt à l'emploi... C'est un mélange de plusieurs poisons dont j'ai synthétisé les divers effets pour en faire la plus terrible potion de mort que ce continent ait connu... Un raid éclair dans le camp de la Lumière, et les victimes seront nombreuses pour les Elfes, je vous le promet... Nul doute que Jyha en fera partie, je m'en assurerai... Voilà ma seconde proposition.

Le visage du souverain, pensif, restait de marbre... Ertaï sourit, en se demandant ce qui pouvait bien se passer à l'intérieur des pensées de celui-ci. Il en vint alors à ses fameuses potions, toujours posées sur la table...

Laissez-moi vous présenter mes créations à présent...

La première fiole qu'il présenta fût la rouge:

Des Amphétamines... Des potions qui permettent d'augmenter la force, la vitesse, l'endurance de ceux qui les boivent. Elles diminuent le contrôle de l'esprit sur les muscles, et nous pouvons les utiliser dans de plus grandes proportions de leurs capacités. Je les ai synthétisées à partir du sang des ogres les plus féroces que j'ai pu trouver, et deux ou trois autres créatures dont il vaut mieux que je ne vous donne pas le nom... Vos soldats seront bien plus efficaces comme cela. Ne les en gavez pas non plus, cela pourrait avoir des effets néfastes.

Il tira ensuite la fiole verte, et la regarda un bref instant avant de poursuivre:

Des potions curatives... Rapide, pratique, si seulement vous ne la brisez pas. Vous connaissez bien le pouvoir de ces philtres, n'est-ce pas? Une gorgée, ou une application sur une blessure, et vos capacités de régénération seront augmentées... Issu des plantes, bien sûr. La plupart proviennent de la forêt de la Lumière. Prenez garde, l'effet est efficace mais votre blessure ne se refermera pas pour autant, surtout si elle est profonde.

Il passa ensuite à la bleue. Celle-ci semblait contenir un liquide indescriptible en mouvement à l'intérieur du flacon. Un peu comme un fluide capable de se mouvoir dans l'espace comme un gaz.

Un mélange de plusieurs philtres, et quelques plantes. De la magie en boisson, en quelque sorte. En vérité il s'agit d'un accélérateur de magie... Il permet à ceux qui en boivent de régénérer leur magie au cas où ils en auraient un peu trop usé. Dans le cas où la personne n'en a pas fait usage, la potion augmente temporairement la quantité de magie présente dans son corps. Cela va sans dire, cette potion est à réserver à ceux qui maîtrisent la magie... Accessoirement elle peut s'inhaler.

Il tira ensuite la fiole contenant le liquide transparent:

Du poison. Moins puissant que celui que je réserve aux Elfes et à Jyha, mais très difficile à localiser sur une flèche ou une lame, en raison de sa couleur. Vous ne vous en rendez compte qu'au moment où les premiers symptômes apparaissent, et la mort survient en général rapidement après...

Il prit enfin délicatement la fiole noire. Sa couleur simple paraissait déjà menaçante, mais ses effets étaient encore plus redoutables...

Un explosif. Redoutable, dévastateur, et capable de faire s'effondrer toute la caverne avec quelques gouttes seulement. Il faut par contre le manipuler avec d'extrêmes précautions, en raison de son instabilité. Un écart de température un peu trop brusque, un choc, une étincelle, un rien suffit à déclencher ses effets les plus terribles... Il pèsera certainement en notre faveur dans la balance lors de la bataille finale.

Il désigna alors le parchemin.

Ici se trouvent les méthodes et la liste du matériel nécessaires à la préparation des cinq potions que je viens de vous montrer. Autant vous le dire tout de suite, ce ne sera pas facile pour vos érudits d'y parvenir, et encore moins de réunir tout le matériel pour constituer un laboratoire acceptable. Mais cela fera la différence dans notre lutte. Et voici un cadeau pour vous...

Il désigna la chevalière, posée sur la table. Finement taillée, elle portait l'emblême du serpent, et une fine pointe en sortait du côté du prolongement du doigt. Un ouvrage magnifique, mais à manipuler prudemment.

Ceci vous sera utile. L'épine que cette chevalière porte au devant peut constituer votre salut lors de la confrontation finale entre vous et Jyha, ou Merenid. A l'intérieur de la bague se trouve une décoction que j'ai moi-même créée, et son effet, vous en jugerez par vous-même est extrêmement utile. Lorsque vous piquez quelqu'un avec ce dard, cette personne tombe immédiatement dans une courte catatonie de trois minutes au plus. Ce qui signifie que pendant trois minutes, elle semble comme morte. Son coeur semble avoir cessé de battre, ses muscles sont inertes, et le froid cadavérique commence à envahir son corps. En vérité, cette mort n'est pas réelle. Le coeur est ralenti autour d'un unique battement par minute et l'impression de mort est réelle. Vous pouvez en faire deux utilisations. Si par malheur vous étiez grièvement bléssé, que ce soit par Merenid ou par Jyha, il vous suffira de vous piquer vous-même pour feindre la mort, et surprendre votre adversaire au bout de trois minutes, en le frappant par derrière alors qu'il vous croit mort. En outre, la fait de ralentir vos battements cardiaques diminuera l'hémorragie d'une éventuelle blessure, et augmentera vos chances de survie. Dans l'autre cas, vous pouvez frapper directement votre adversaire avec cette pointe - Un coup de poing suffira amplement - et celui-ci tombera immédiatement. Vous n'aurez plus qu'à l'achever... Quelle belle invetion... Il y en a pour trois applications. Trois doses, pas une de plus.

Il s'interrompit, et souffla lentement. Puis il redressa la tête vers le roi, l'air satisfait.

Mais vous n'etes pas sans vous douter que tout ceci aura son prix... Et ce prix vous est en partie accessible, qui plus est. Je veux avoir un accés libre à la bibliothèque de vos aïeuls, aux ouvrages de magie de votre père, comme aux vôtres, je désire pouvoir consulter tous les livres de sorts, de potions et de rituels que vous possédez, y compris les plus secrets... Et je sais parfaitement quels sont les ouvrages auxquels je ne devrais pas avoir accés. Mais ceux-ci ne font pas exeption dans ma requête, je veux pouvoir les compulser également. Et je demanderai une autre chose... Que vos assassins et vos voleurs, les meilleurs, m'accompagnent dans une expédition en territoire ennemi. Là-bas, vous leur intimerez l'ordre de dérober à Jyha et à ses Elfes les ouvrages sacrés de magie originelle, l'ancienne magie de la Lumière... L'équivalent bénéfique de ce que vous possédez, et que je demande à étudier. Lorsque j'en aurai parfaitement assimilé les connaissances, ces ouvrages elfiques vous reviendront, j'y consens. Comme vous le voyez, ces requêtes ne sont pas exessives, puisque vous n'y perdez rien... Qu'en dites vous?

Il se tut et son regard croisa celui de Dante. Il ne bougea pas, attendant la réponse du roi, toutes ses potions posées sur la table devant lui, qui allaient peut-être aujourd'hui changer de propriétaire...
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Dante
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MessageSujet: Re: Retour aux sources...   Retour aux sources... EmptySam 23 Juin à 4:49

Dante avait observé avec beaucoup d'attention les démonstrations de l'érudit. Tout ce qu'il lui avait montré était plus qu'interessant. Si le Prince de la Destruction avait en sa possession tous ces savoirs, alors rien ne pourrait plus l'empecher de parvenir à ses desseins... mais était-ce ce qu'il voulait? Voulait-il rééllement la mort de Jyha, et la fin de la guerre? Que se passerait-il si tous les Seigneur du Paradis des Enfers faisaient disparaitre la Fontaine de la Lumière? Les Ogres, les Mercenaires et les Elfes déchus s'entretueraient, cela ne faisait aucun doute. Et le pouvoir, qui était si important dans la vie du Prince des Ténèbres, serait vite diminué. Mais d'un autre coté... il serait enfin le Roi incontesté d'Azurka, qu'il pourrait offrir sur un plateau à Mousaï, qui le déconsidérait à présent...

Tout ceci est très interessant. Mais... mais comment pourrais-je faire confiance à celui que l'on surnomme le Corrompu? J'en ai l'a mon idée. Tu iras, comme tu me l'a proposé, voir Menerid. Et le jour où il sera venu s'agenouillé devant moi, tu bénéficiera de toute la confiance du Prince du Paradis des Enfers, et bien plus encore. Tes requetes, sans aucune exception, seront acceptées. Car outre les troupes dont il me prive, Menerid a engagé l'Ombre, le plus grand assassin du Paradis des Enfers, et des Elfes Déchus. Va Ertai, et tu pourra être accompagné, si tu le désire, de quatre des notres. Mais sache que si tu reviens vivant, et sans Menerid, alors tes souffrances seront éternelles. Tu vivra enfermés dans mes prisons, torturés, et tu me suppliera de te donner la mort. Me suis-je bien fait comprendre?

Les pouvoirs de Dante était immenses, et nuls n'aurait pu remettre en cause ce que venait de dire le Prince. Dante jouait gros, il le savait, et il espérait que l'Elfe ai plus de considération pour son sang que l'Assassin qui avait tourné sa veste lorsque le Prince lui avait ordonné de faire entendre raison au Chef des Mercenaires.
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